Bad influence

Un jeune cadre bon chic bon genre tombe un soir, dans un bar, sur un séduisant ténébreux qui lui sauve la mise. Dès lors, entre les deux naît une amitié sincère. Le ténébreux apprend au coincé à faire enfin ce qui lui plait et à profiter de la vie. Cela commence par des jeux épicés et finit par un meurtre. C’est Méphistopheles en Californie. Dans le rôle de celui qui distribue sa «mauvaise influence », Rob Lowe est étonnant et sait donner à son visage de jeune premier un peu fade des accents malsains et inquiétants. Nous ne sommes pas loin d’Alain Delon dans « Plein soleil ». Dans celui du jeune cadre sous influence, James Spader (révélé par» Sexe, mensonges et vidéo ») à l’innocence hypocrite voulue. Car, ce qui rend passionnant le film de Curtis Hanson est bien que personne n’est blanc ou noir. Le bourreau n’est pas si puissant, et la victime est bien un peu maso. Le film renvoie le spectateur à des pulsions intimes et enregistre l’affrontement dans une suite d’images qui rappellent tes peintures hyperréalistes.

Bienvenu au paradis

Bienvenu au paradisUSA, 1936 un monde encore affaibli par la crise de 29, qui ne réalise pas vraiment la montée du nazisme. Les « Trade Unions » s’organisent mais sont violemment combattus par une politique anti-communiste. Contraint de camoufler son passé de syndicaliste, Jack McGurn quitte New York pour L.A. Il décroche un job dans le cinéma japonais du vieux Kawamura et séduit sa fille Lily, qu’il épouse à Seattle, là où les mariages mixtes ne sont pas interdits. La seconde guerre mondiale traumatise les immigrés du Soleil Levant, qui, déchirés entre leurs racines et leur amour pour l’Amérique, sont déportés dans les camps. Incorporé dans l’armée pour exterminer ceux qu’il aime, Jack voit sa famille partir au loin, dans les wagons bondés de prisonniers et de détresse… Rabâchée et usée jusqu’à la moêlle par le Septième Art, la Grande Guerre laisse place, cette fois-ci, à une facette longtemps occultée de 39-45, l’internement des Américano-japonais. Un peuple sans identité nationale, malmené par son pays d’exil et accablé par Pearl Harbour. A travers une histoire d’amour, Alun Parker dépeint le désarroi, l’incompréhension, l’impuissance et peut-être la philosophie de ces victimes. Sa caméra oscille entre l’ambiance intimiste d’une famille calfeutrée et le gigantisme d’un conflit international. Et c’est la force de son film.

 

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