Jerry la grande gueule

Jerry la grande gueuleApprochez-vous de ce rivage paisible, observez ce pêcheur à la ligne, énergumène au faciès rubicond plongé dans la plus grande béatitude. Il ne faudra pas grand chose pour qu’il explose en tics et en grimaces inénarrables : simplement, qu’il ramène au bout de son hameçon une prise inattendue. Exemple : un homme-grenouille. Pourquoi pas ? Il est vrai que nous oublions de préciser que ce zigoto, qui répond au doux nom de Gerald Clamson, est incarné par le désopilant Jerry Lewis. Le prétexte à l’aventure est tout à fait classique : l’homme-grenouille quitte son costume et Clamson est bien étonné : il lui ressemble comme un frère. Ce gangster en fuite est bel et bien son sosie ! On reconnaît le vieux truc de mille policiers parodiques, à commencer par «L’ennemi public N°1», où Fernandel se dédoublait de la même façon. Chez Jerry Lewis, la confusion inévitable entraîne une course-poursuite loufoque. Ecartelé entre deux bandes rivales qui veulent à tout prix récupérer un magot en diamants, Jerry-Gerald prend pour leur échapper l’aspect d’un parfait crétin à dentition chevaline (l’hommage à Fernandel n’est donc pas loin). Il tombera enfin dans les bras d’une blonde ravissante, rien n’étant impossible dans le monde fou, fou, fou de l’extravagant Jerry.

Police Academy

Police AcademyAlors que les salles de cinéma américaines s’apprêtent à bientôt recevoir «Police Academy Il», la vidéo est à l’heure du numéro un qui battit beaucoup de records de recettes, l’année dernière. Le film, dans une veine comique ravageuse style «Mad», est très américain. C’est le petit cousin de «Porky’s» et autres «Y a-t-il un pilote dans l’avion ?». Du comique ravageur, plus près de la farce panique que du rire en dentelles. Pourtant, en France aussi, le film a trouvé son public. Imaginez que, par décision du maire, n’importe qui puisse devenir flic… après un stage dans la fameuse Police Academy. Le jour de la rentrée, c’est la grande panique. N’importe qui se présente, sautant sur l’occasion de réparer les injustices de la vie… Les nouveaux flics de Hugh Wilson sont un peu ce que les chirurgiens de «Mash» ou «Docteurs in love» sont au modèle respectable et original style «Les hommes en blanc». Les instructeurs de l’école sont bien décidés à mater les fortes têtes, à leur faire prendre conscience des vraies valeurs ou à les dégoûter à jamais de l’uniforme. Mais ceux qui craqueront, les premiers ne sont pas ceux que l’on pense… Hugh Wilson et ses acteurs s’attaquent de face aux bons vieux principes d’autorité et de discipline. Après le passage de ce typhon de gags, il n’en reste pas grand chose. Un des aspirants flics est capable de reproduire n’importe quel bruit avec sa bouche. Il était présent au dernier Festival de Deauville et a bruyamment prouvé que ce n’était pas du cinéma.

 

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