Taps

TapsCe film vieux de trois ans permet de découvrir, autour de la «star» George C. Scott qui fait ici presque une participation amicale, quelques jeunes acteurs américains très étonnants et qui ont fait leurs preuves depuis. Timothy Hutton, déjà remarqué dans «Des gens comme les autres» de Robert Redford, allait ensuite être la vedette du «Daniel» de Sidney Lumet. Mais Sean Penn (qu’on allait retrouver en vedette dans «Bad boys» de Rick Rosenthal) et Tom Cruise (qui allait s’imposer avec «Outsiders» et «Risky business») en étaient à leur premier film. «Taps» prend à la gorge par son sujet : une révolte en prytanée militaire. Des gosses se destinent à devenir des soldats. On les forme pour ça dans tout un système de valeurs traditionnelles. Il suffit qu’un événement les perturbe émotionnellement et c’est le drame. Harold Becker (à qui l’on doit un très intéressant «Tueurs de flic», étude psychologique minutieuse du comportement d’un flic après le drame qui a bouleversé sa vie) analyse parfaitement les dangers de la situation. Parce que leur école risque d’être fermée et que leur directeur meurt dramatiquement, des «gosses» réagissent selon le code de l’honneur qui leur a été appris et transforment leur prytanée en fortin. Face à eux, loin de dédramatiser la situation, les militaires adultes, élevés à la même «morale», se montrent tout aussi irresponsables. Une sacrée leçon de lucidité antimilitariste !

W.K. (Witness Killing)

Un jeune Mexicain, pêcheur naïf et innocent, passe en douce en Amérique, attiré par le grand rêve américain de gloire et de fortune. Un rêve vite transfiguré en cauchemar pour ce sans-abri et sans-papier paumé à New York et récupéré par des compatriotes peu recommandables. L’odyssée du jeune Sergio finira très mal, malgré une tentative de come-back au pays. Ne joue pas les justiciers qui veulent, surtout face à une Mafia bien organisée. A l’affiche de «W.K.», on trouve une Mimsy Farmer perruquée en brune et aussi à l’aise dans son rôle de poule de chef de la Mafia qu’une orchidée dans un champ de patates. Le chef de la Mafia, c’est Fernando Rey, égal à lui-même, c’est-à-dire très bon acteur. Quant au jeune Sergio Jimenez, il fait de son mieux pour donner du nerf à cette série B lobotomisant…

 

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Reuben, Reuben

Reuben, ReubenGowan McGland (Tom Conti) est un poète écossais alcoolique qui survit tant bien que mal en donnant des conférences dans les universités et des lectures de poèmes pour les cercles de dames seules. Il a ainsi de multiples occasions de se vautrer dans la «débauche» et de mettre en pratique un cynisme de dandy. Tout cela jusqu’au jour où, dans cette petite ville de Nouvelle-Angleterre, il fait la connaissance de Geneva (Kelly McGillis), blonde et passionnée adolescente qui ne tardera pas à lui tomber dans les bras. Pour notre rimailleur éthylique et caractériel, cet amour tout frais a évidemment des allures de dernière chance. La pimpante étudiante saura-t-elle sauver Gowan de la déchéance qui le guette ? Voici un excellent petit film, assaisonné d’humour narquois et de tendresse. Son réalisateur, Robert Ellis Miller, s’était fait connaître par «Le cœur est un chasseur solitaire», un autre film intimiste. Montré au Festival de Deauville en 1983, il n’est sorti que l’année dernière et très discrètement (entre-temps, on avait apprécié le grand talent de Tom Conti dans «Furyo»). C’est donc aujourd’hui l’occasion de le découvrir, grâce à la vidéo.

MSDLOHE EC003Local hero

Découvert au Festival de Cannes en 1983, grand prix du Festival du film d’humour de Chamrousse en 1984, «Local hero» fait partie de ces petits films attachants, tournés en dehors des normes. Nous sommes sur la côte écossaise, dans un paisible village de pêcheurs. Une énorme société multinationale dont le siège social est au Texas, la Knox, jette son dévolu sur ce site idyllique pour y installer un complexe pétrochimique. Un jeune technocrate est envoyé sur place pour négocier l’affaire avec les autochtones. Alléchés par le pactole des billets verts, ceux-ci sont tentés par les offres dort il est porteur. Tous, sauf un vieil excentrique installé dans une cabane au bord de la plage. Pour venir à bout de ce récalcitrant, il faudra appeler en renfort le grand boss lui-même, le PDG de la Knox (Bort Lancaster) et le résultat sera très étonnant ! L’intérêt du film de Bill Forsyth, c’est bien sûr la description attendrie de la petite communauté écossaise que nous découvrons avec l’émissaire de la Knox. Un spectacle euphorique, avec des instants de vraie poésie.

 

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Un fauteuil pour deux

Un fauteuil pour deuxQu’arriverait-il si l’on échangeait les rôles de deux individus qu’apparemment tout sépare dans la vie : l’éducation, la couleur, le rang dans la société ? C’est la pari que se lancent deux frères, de gros businessmen. Ils jettent leur dévolu sur un indigent, noir et chômeur de surcroît. Le pauvre diable se retrouve du jour au lendemain catapulté à la tête d’une importante société de négoce en lieu et place de l’ex-directeur, un Blanc, bon chic-bon genre, qui se retrouve, lui, sans le sou, poursuivi pour vol et trafic de drogue… Mais rira bien qui rira le dernier. Et Dieu sait si l’on rit devant cette farce extraordinaire, merveilleusement racontée et merveilleusement interprétée. Il y a du rythme dans le jeu et de la vérité dans les caractères des protagonistes. John Lundis a su, avec un art consommé, brosser une peinture des milieux d’affaires et en souligner quand il le fallait tous les travers. Il a surtout réussi, au travers d’une fable moderne sur l’argent et son pouvoir, à nous captiver et nous faire rire deux`heures durant. De nos jours, c’est plutôt rare. Quant aux principaux interprètes : Dan Aykroyd (le compère du très regretté John Belushi dans «Blues brother» du même réalisateur) et Eddy Murphy (comédien époustouflant, déjà révélé par «48 heures», ils sont tout à la fois drôles, émouvants, minables, superbes. Ils sont vrais. Ils sont vivants.

Gentleman JimGentleman Jim

James Jim Corbett, alias Gentleman Jim, fut un célèbre boxeur américain qui imposa, à la fin du siècle dernier, le combat à gants de cuir et selon les fameuses règles du marquis de Queens-bury. Gentleman Jim, c’est Errol Flynn au meilleur de sa forme, il retrouvait un de ses plus fidèles réalisateurs (avec qui il venait de tourner «La charge héroïque») Raoul Walsh. Walsh, selon sa sacro-sainte habitude, construisitson film sur de l’action. Même si Jim Corbett a quelques démêlés amoureux avec la très hautaine Victoria, il consacre son temps à la boxe. Et le corps du film, ce sont ces combats de boxe qui se suivent à distance raisonnable sans se ressembler. Des bas quartiers de San Francisco au hall du championnat du monde en passant par le match des docks qui se termine en pugilat nautique, Walsh soigne le rythme, la fantaisie et r humour de ses scènes de combat. Mais il soigne aussi la dimension humaine. La scène. où Sullivan le battu (extraordinaire Ward Bond !) débarque à la réception de triomphe de son adversaire Jim Corbett pour lui remettre sa ceinture de champion est prenante et émouvante. Un des plus beaux films sur l’aventure de la boxe lorsqu’elle allait devenir un noble art !

 

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L’éducation de Rita

L'éducation de Rita«L’éducation de Rita» est l’adaptation d’une pièce à succès (que jouèrent en France Anémone et Henri Garcin). Mais ce n’est pas du théâtre filmé. La caméra de Lewis Gilbert (réalisateur de plusieurs James Bond) bouge et fait vivre autour des deux protagonistes tout un petit monde très anglais. Le sujet de «L’éducation de Rita » rappelle celui du «Pygmalion» de George Bernard Shaw ou du «Myfair Lady» qui s’en inspire. Une petite coiffeuse de 27 ans décide brusquement de se cultiver. Avec son accent des faubourgs à couper au couteau, ses maladresses de langage et de comportement, ses idées toutes faites à partir d’apriorismes, elle débarque dans le bureau d’un professeur d’université désillusionné et un tantinet alcoolique. L’enseignant tente d’abord de l’en dissuader, puis s’amuse de cet entêtement à se faire un vernis culturel, mais finit par être exaspéré par cette élève de plus en plus brillante qui perd peu à peu toute personnalité originale. «L’éducation de Rita» est d’abord un fabuleux numéro d’acteurs. Julie Walters est une nouvelle venue au cinéma. Elle créa le rôle sur scène et s’y imposa en beauté. Michael Caine, lui, est un grand spécialiste de ce genre de succès de théâtre portés à l’écran, après «Piège mortel» de Sidney Lumet ou «Le limier» de Joseph Mankiewicz.

Les petits câlins

Les petits câlinsElles sont trois, qui vivent ensemble dans un appartement parisien. Sylvie (Caroline Cartier) travaille dans une cantine. Corinne (Josiane Balasko) sur un marché aux puces. Quant à Sophie(Dominique Laffin), elle est divorcée, mère d’une petite fille de trois ans dont elle aimerait pouvoir s’occuper davantage. Il lui arrive d’avoir de grosses crises de cafard. Alors, un seul moyen d’en sortir enfourcher sa moto et faire un tour de périphérique en quatrième vitesse pour se calmer. Sophie a un tel besoin d’affection qu’il lui arrive de faire des avances aux hommes qui lui plaisent… Ce qui a le don de surprendre et de mettre en fuite ses interlocuteurs, évidemment peu habitués. Sophie trouve un emploi d’enquêtrice, ce qui lui permet de rencontrer Antoine (Roger Mirmont), un jeune architecte qui, lui aussi, lui résiste. Piquée au vif, elle fera tout pour le séduire et Antoine balancera encore longtemps entre son confort de célibataire et les «petits câlins» de Sophie. Un sujet un peu mince, des dialogues un peu vides, mais un certain charme dans l’interprétation jeune et décontractée d’un film bien rythmé, comme la chanson de Roxy Music qui sert de générique.

 

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Les ripoux

Les ripouxRipoux… pourris. Verlent… l’envers ! Deux flics, de générations et de mentalités complètement différentes, font équipe. Noiret est un vieux renard confortablement installé dans son district, rançonnant gentiment tout le monde, fermant les yeux sur les petits trafics clandestins et tentant d’arranger les problèmes à l’amiable, sans éclaboussures ni violences. Il a survécu comme ça pendant des années et espère bien aller jusqu’à la retraite. Mais, soudain, surgit dans sa vie un «bleu»… un jeune mec costume-trois-pièces venu de sa province et tout frais émoulu de son école de police. Lhermitte, le jeune flic, est d’abord du genre à ne pas jouer avec le règlement. Chien fou, il s’imagine que la police est le dernier bastion des preux chevaliers défendant la justice et l’honneur. Sur les traces d’un Noiret qui n’interrompt en rien ses coupables activités, Lhermitte a du mal à comprendre ce qui se passe. Il n’ose le croire… Mais, sans fausse pudeur, Noiret va vite l’affranchir, lui montrer la réalité des choses. Et Lhermitte très vite abandonne son costume-cravate pour les jeans, le blouson et les santiags… Ensemble, ils vont s’organiser une retraite heureuse avec le fric du milieu ! Le polar-comédie de Claude Zidi est un délice de roublardise. Rarement on avait vu couple de cinéma aussi plein de peps ! Noiret fond de tendresse et Lhermitte lui donne bien la réplique. L’interprétation des «Ripoux» est vraiment un plaisir !

Signe LassiterSigne Lassiter!

Tom Selleck, c’est «Magnum». La fameuse série TV contient tellement d’épisodes, programmés tellement souvent… qu’on se demande quand Tom Selleck a le temps de tourner pour le cinéma ! Pourtant, après «Les aventuriers du bout du monde» de Brian G. Hutton, le fringant Tom Selleck est la vedette de cet autre film rétro d’aventures. «Signé Lassiter» se passe en 1939, à Londres, avec des SS plus débiles que nature et une vénéneuse Baronne teutonne chargée de surveiller des diamants dans le coffre très protégé de l’ambassade d’Allemagne. Ces pierres précieuses devant servir pour financer quelques nouvelles exactions du Ill. Reich. Scotland Yard et le FBI joignent leurs efforts pour contraindre Lassiter (gentleman cambrioleur américain) à les voler pour eux. Autant dire que Ta mission est délibérément impossible. Il faudra beaucoup d’imagination à cet Arsène Lupin pour résoudre le problème. Par son côté «Ne vous fiez pas aux apparences» et par la sophistication d’une intrigue sur laquelle on est sensé avoir au moins un métro de retard, «Signé Lassiter» rappelle «L’arnaque» avec Paul Newman et Robert Redford. Autour de Tom Selleck, à la moustache plus rieuse que jamais, la «gentille» Jane Seymour et la «vilaine» Lauren Hutton s’en donnent à cœur joie dans le minaudage cabotiné. Léger et divertissant.

 

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Jerry la grande gueule

Jerry la grande gueuleApprochez-vous de ce rivage paisible, observez ce pêcheur à la ligne, énergumène au faciès rubicond plongé dans la plus grande béatitude. Il ne faudra pas grand chose pour qu’il explose en tics et en grimaces inénarrables : simplement, qu’il ramène au bout de son hameçon une prise inattendue. Exemple : un homme-grenouille. Pourquoi pas ? Il est vrai que nous oublions de préciser que ce zigoto, qui répond au doux nom de Gerald Clamson, est incarné par le désopilant Jerry Lewis. Le prétexte à l’aventure est tout à fait classique : l’homme-grenouille quitte son costume et Clamson est bien étonné : il lui ressemble comme un frère. Ce gangster en fuite est bel et bien son sosie ! On reconnaît le vieux truc de mille policiers parodiques, à commencer par «L’ennemi public N°1», où Fernandel se dédoublait de la même façon. Chez Jerry Lewis, la confusion inévitable entraîne une course-poursuite loufoque. Ecartelé entre deux bandes rivales qui veulent à tout prix récupérer un magot en diamants, Jerry-Gerald prend pour leur échapper l’aspect d’un parfait crétin à dentition chevaline (l’hommage à Fernandel n’est donc pas loin). Il tombera enfin dans les bras d’une blonde ravissante, rien n’étant impossible dans le monde fou, fou, fou de l’extravagant Jerry.

Police Academy

Police AcademyAlors que les salles de cinéma américaines s’apprêtent à bientôt recevoir «Police Academy Il», la vidéo est à l’heure du numéro un qui battit beaucoup de records de recettes, l’année dernière. Le film, dans une veine comique ravageuse style «Mad», est très américain. C’est le petit cousin de «Porky’s» et autres «Y a-t-il un pilote dans l’avion ?». Du comique ravageur, plus près de la farce panique que du rire en dentelles. Pourtant, en France aussi, le film a trouvé son public. Imaginez que, par décision du maire, n’importe qui puisse devenir flic… après un stage dans la fameuse Police Academy. Le jour de la rentrée, c’est la grande panique. N’importe qui se présente, sautant sur l’occasion de réparer les injustices de la vie… Les nouveaux flics de Hugh Wilson sont un peu ce que les chirurgiens de «Mash» ou «Docteurs in love» sont au modèle respectable et original style «Les hommes en blanc». Les instructeurs de l’école sont bien décidés à mater les fortes têtes, à leur faire prendre conscience des vraies valeurs ou à les dégoûter à jamais de l’uniforme. Mais ceux qui craqueront, les premiers ne sont pas ceux que l’on pense… Hugh Wilson et ses acteurs s’attaquent de face aux bons vieux principes d’autorité et de discipline. Après le passage de ce typhon de gags, il n’en reste pas grand chose. Un des aspirants flics est capable de reproduire n’importe quel bruit avec sa bouche. Il était présent au dernier Festival de Deauville et a bruyamment prouvé que ce n’était pas du cinéma.

 

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Le tatoué

Scénario d’Alphonse Boudard, dialogues de Pascal Jardin, duo Gabin/de Funès, on nage dans la – bonne – qualité française.Le tatoué «Le tatoué», c’est l’histoire d’un brocanteur enrichi, Félicien Mezeray (Louis de Funès) qui découvre un jour un authentique Modigliani tatoué sur le dos de Legrain (Jean Gabin) un ancien légionnaire coléreux et misanthrope. Scénario idéal pour une course-poursuite entre les deux protagonistes, l’un voulant à tout prix, et même très cher, vendre la peau Modiglianisée de son copain avant de l’avoir achetée, etc., l’autre exigeant en retour des conditions impossibles. Tout cela finira très bien, dans une franche rigolade et une solide amitié. Si le rôle de Mezeray semble taillé sur mesure pour un de Funès excité, trépidant, insupportable et électrique, il semble que Gabin ne soit pas très à l’aise dans, son rôle de tatoué. Cela dit, le tout reste cohérent, drôle et truffé de bons mots, pas forcément légers, mais efficaces. Cocasse.

Papa, les petits bateaux

Kidnapper la ravissante et richissime héritière Vénus de Palma (Cookie pour les intimes), c’est l’idée lumineuse qui germe dans l’esprit de Marc et de sa bande, apprentis gangsters laborieux, décidés à réussir le coup de leur vie. Pour Marc, le «cerveau», c’est l’occasion de se rattraper de vingt années d’échecs et d’amertume, et pour Marylène, son amie qui a déjà des kilomètres, c’est une revanche à prendre sur la beauté et l’insolence. Autour d’eux, Hippolyte, dit Podâne, frère de Marylène, 25 ans, encore puceau et passablement minus, le Luc, 30 ans, bellâtre dont le moins qu’on puisse dire est qu’il ne risque pas de mourir d’une méningite. Là où l’affaire va se corser, c’est que Miss de Palma, qui a oublié d’être idiote, cache sous ses courbes de déesse une rouerie diabolique et un esprit inventif débordant. Le rapt va sacrément rebondir, et les cadavres s’accumuler dans les coins, d’autant que d’autres truands viendront se mêler au grand nettoyage. Vigor et Pliz réunis, en somme…Papa, les petits bateaux Une comédie tout en dérapages contrôlés, tournée par Nelly Kaplan peu après «La fiancée du pirate». Humour noir, gags grinçants, univers farfelu, rien ne manque à cette panoplie satirique qui confine le plus souvent au véritable burlesque…

 

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Un homme parmi les loups

Un homme parmi les loupsCarroll Ballard nous avait montré, avec «L’étalon noir» produit par Coppola, qu’il savait filmer l’animal… non comme un documentariste, mais comme un metteur en scène. Avec ce «Never crywolf» («Un homme parmi les loups»), il confirme la chose admirablement. Son film n’a rien de la caméra cachée et des images volées. Ses loups jouent avec l’homme qui est venu au devant d’eux. Son film est construit, monté avec champ, contre-champ, plongée, contre-plongée, etc. C’est du vrai cinéma ! Mais c’est surtout la découverte d’un monde sauvage et de grands espaces habités par les caribous, les souris et les loups… Un monde où tout est authentique, beau à force d’être authentique ! Un biologiste (l’histoire est, paraît-il, véridique) a été envoyé en Alaska, dans le froid et la solitude, pour étudier les loups. Il s’installe donc en face d’un foyer de loups, délimite son territoire (la séquence est d’une irrésistible drôlerie), étudie leur comportement, se nourrit comme eux (de souris, beurk !) et apprend à les connaître. Il découvre aussi que, de l’homme et du loup, la bête assoiffée de sang n’est pas celle que l’on croit. Une sublime leçon de nature et un superbe spectacle que Carroll Ballard a mis deux années à tourner.

Vous ne l’emporterez pas au paradis

Vous ne l'emporterez pas au paradisDu comique à la française… ou plus exactement de la comédie policière à la française. Deux frères, l’un vivant de combines, l’autre ambulancier de son état, sont engagés par un avocat suisse pour ramener de Paris à Genève un ami mort dans les bras d’une prostituée. En fait, ledit cadavre est bourré d’héroïne et beaucoup de gens s’intéressent à ce macchabée qu’on passe en fraude. L’intrigue, complexe et absurde à souhaits, essaie de retrouver la veine humoristico-policière des «Tontons flingueurs» et autres films dont Georges Lautner s’était fait le grand spécialiste. Ici la mise en scène besogneuse a pour principal mérite de permettre à quelques comédiens français de talent, tout à fait à l’aise dans le comique enlevé, de faire leur numéro. Mondy, en avocat qui n’est pas ce qu’il a l’air d’être, possède son aisance et sa solidité habituelle. Il entraine dans l’aventure un Charles Denner dont le phrasé vous ferait prendre n’importe quel texte anodin pour du Céline et un Bernard Le Coq qui n’a pas fait la carrière de jeune premier qu’il aurait méritée. Il y a aussi Micheline Luccioni, Marion Game qui finit même (chastement) déshabillée, Clément Harari et quelques autres. On l’aura compris : faute de s’intéresser à l’histoire que raconte Dupont-Midy, on a tout le loisir de savourer une poignée de comédiens qui ont l’agréable saveur des vieux routiers du cinéma de boulevard.

 

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Les Vikings

Les VikingsRéalisé par Richard Fleischer (le maître d’œuvre de «20.000 lieux sous les mers»), joué et produit par Kirk Douglas en blond guerrier borgne, «Les Vikings» est un des meilleurs films d’aventure de cet âge d’or hollywoodien des années 50, qui fournit mensuellement sa pâture à la «Dernière séance» de FR3… Il ne manque rien à ce fastueux spectacle : les majestueux paysages des fjords de Norvège, les scènes d’action et de batailles, le romantisme des intrigues amoureuses, le mélodrame dans la destinée extraordinaire des personnages, une dose de violence barbare dans la description des mœurs vikings, un peu de sadisme et de masochisme dans telle scène de torture. Alors, on ne demande qu’à se laisser entraîner dans cette magnifique aventure pleine de bruit et de fureur, avec l’intrépide Kirk Douglas, son redoutable rivai Tony Curtis, la délicieuse princesse Janet Leigh, le brutal Ernest Borgnine, chez ces hommes du Nord brutaux et truculents, aux accents martiaux de la superbe musique de Mario Nascimbene…

Fast companyFast company

Tourné pendant le Grand prix du Canada des dragsters, «Fast company» se déroule dans un décor «vroum-bissant» de courses automobiles, il parle du monde de l’automobile et ses héros sont des coureurs automobiles… C’est d’ailleurs l’itinéraire non fléché de l’un d’entre eux qui est prétexte à un scénario d’une extrême minceur comparé à la vitesse des bolides qui atteignent les 360 km/h. Bref. Lonnie Johnson, champion des USA, devient une star de la publicité grâce à son bolide. Pour contenter son sponsor, Phil Adamson, il accepte de courir sur un «Top fuel» expérimental. Passez-moi l’expression : il se plante. C’est donc un jeune pilote qui prend sa place dans la course suivante. Mais comme vous brûlez de savoir ce qu’allait faire Claudia Jennings au générique, je ne vous ferai pas attendre plus longtemps. En bonne femme de coureur en danger, elle réussit à convaincre son champion de Lonnie d’abandonner la course et de ne plus risquer sa vie sur les circuits. Pour les mateurs et amateurs de bolides.

 

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Under fire

… le choc des photos. La devise des derniers vrais aventuriers de cette fin de siècle, les reporters-photographes, les vrais, ceux qui courent le monde, qui risquent leur vie pour ramener une info, un témoignage, une photo, au nom de l’information. Ils laissent quelquefois leur vie dans les bars des hôtels dont ils n’osent plus sortir ou sur le terrain.Under fire «Under fire» trace le portrait, un peu mythifié et beaucoup stéréotypé, d’un de ces baroudeurs arrivés au Nicaragua via le Tchad. D’une guerre à l’autre. Et comme quand on est reporter, photographe et aventurier on n’en est pas moins homme, notre héros se déchire sentimentalement. «Under fire» est un bon film. Il permet au spectateur de se projeter au-delà de l’écran, d’avoir une vision des événements telle que les hommes de terrain peuvent la ressentir. C’est le genre de films à déclencher des vocations. On y voit le reporter confronté à toutes les situations possibles, de l’engagement pour une cause qui n’est pas la sienne et qu’il n’a- en théorie – pas le droit de défendre, à l’honneur de la mort en direct. Un film passionnant, intelligent et bien ficelé. A noter l’excellente apparition de Jean-Louis Trintignant. Quant à la prétendue objectivité des objectifs (photos), c’est une théorie qui reste à vérifier…

La charge de la brigade légèreLa charge de la brigade légère

La guerre de Crimée bat son plein. Nous sommes dans les années 1854-55. Pendant que les canons russes s’occupent à réduire en miettes la vallée de Balaclava, deux jeunes officiers anglais venus des Indes aiment la même jeune fille mariée à l’un d’eux. Et comme ces jeunes gens sont tous deux de parfaite éducation, sont beaux comme des dieux grecs et possèdent un sens du devoir, du courage inhérent à leurs rangs, la guerre de Crimée n’est rien comparée à la bataille qui fait rage dans leur cœur… «La charge de la brigade légère» n’a rien d’une bataille de Sioux, c’est un grand classique du cinéma signé Michael Curtiz, le réalisateur de «Casablanca», «Masques de cire»… Inutile d’ajouter qu’Errol Flynn et Olivia de Havilland sont sublimes de finesse et de beauté. Et comme «La charge de la brigade légère» doit aussi son titre à son côté guerrier, n’oublions pas de mentionner l’agonie de Fort Chu-kot : vingt minutes de charge extraordinaires, un spectacle hallucinant.

 

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