Le tatoué

Scénario d’Alphonse Boudard, dialogues de Pascal Jardin, duo Gabin/de Funès, on nage dans la – bonne – qualité française.Le tatoué «Le tatoué», c’est l’histoire d’un brocanteur enrichi, Félicien Mezeray (Louis de Funès) qui découvre un jour un authentique Modigliani tatoué sur le dos de Legrain (Jean Gabin) un ancien légionnaire coléreux et misanthrope. Scénario idéal pour une course-poursuite entre les deux protagonistes, l’un voulant à tout prix, et même très cher, vendre la peau Modiglianisée de son copain avant de l’avoir achetée, etc., l’autre exigeant en retour des conditions impossibles. Tout cela finira très bien, dans une franche rigolade et une solide amitié. Si le rôle de Mezeray semble taillé sur mesure pour un de Funès excité, trépidant, insupportable et électrique, il semble que Gabin ne soit pas très à l’aise dans, son rôle de tatoué. Cela dit, le tout reste cohérent, drôle et truffé de bons mots, pas forcément légers, mais efficaces. Cocasse.

Papa, les petits bateaux

Kidnapper la ravissante et richissime héritière Vénus de Palma (Cookie pour les intimes), c’est l’idée lumineuse qui germe dans l’esprit de Marc et de sa bande, apprentis gangsters laborieux, décidés à réussir le coup de leur vie. Pour Marc, le «cerveau», c’est l’occasion de se rattraper de vingt années d’échecs et d’amertume, et pour Marylène, son amie qui a déjà des kilomètres, c’est une revanche à prendre sur la beauté et l’insolence. Autour d’eux, Hippolyte, dit Podâne, frère de Marylène, 25 ans, encore puceau et passablement minus, le Luc, 30 ans, bellâtre dont le moins qu’on puisse dire est qu’il ne risque pas de mourir d’une méningite. Là où l’affaire va se corser, c’est que Miss de Palma, qui a oublié d’être idiote, cache sous ses courbes de déesse une rouerie diabolique et un esprit inventif débordant. Le rapt va sacrément rebondir, et les cadavres s’accumuler dans les coins, d’autant que d’autres truands viendront se mêler au grand nettoyage. Vigor et Pliz réunis, en somme…Papa, les petits bateaux Une comédie tout en dérapages contrôlés, tournée par Nelly Kaplan peu après «La fiancée du pirate». Humour noir, gags grinçants, univers farfelu, rien ne manque à cette panoplie satirique qui confine le plus souvent au véritable burlesque…

 

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Un homme parmi les loups

Un homme parmi les loupsCarroll Ballard nous avait montré, avec «L’étalon noir» produit par Coppola, qu’il savait filmer l’animal… non comme un documentariste, mais comme un metteur en scène. Avec ce «Never crywolf» («Un homme parmi les loups»), il confirme la chose admirablement. Son film n’a rien de la caméra cachée et des images volées. Ses loups jouent avec l’homme qui est venu au devant d’eux. Son film est construit, monté avec champ, contre-champ, plongée, contre-plongée, etc. C’est du vrai cinéma ! Mais c’est surtout la découverte d’un monde sauvage et de grands espaces habités par les caribous, les souris et les loups… Un monde où tout est authentique, beau à force d’être authentique ! Un biologiste (l’histoire est, paraît-il, véridique) a été envoyé en Alaska, dans le froid et la solitude, pour étudier les loups. Il s’installe donc en face d’un foyer de loups, délimite son territoire (la séquence est d’une irrésistible drôlerie), étudie leur comportement, se nourrit comme eux (de souris, beurk !) et apprend à les connaître. Il découvre aussi que, de l’homme et du loup, la bête assoiffée de sang n’est pas celle que l’on croit. Une sublime leçon de nature et un superbe spectacle que Carroll Ballard a mis deux années à tourner.

Vous ne l’emporterez pas au paradis

Vous ne l'emporterez pas au paradisDu comique à la française… ou plus exactement de la comédie policière à la française. Deux frères, l’un vivant de combines, l’autre ambulancier de son état, sont engagés par un avocat suisse pour ramener de Paris à Genève un ami mort dans les bras d’une prostituée. En fait, ledit cadavre est bourré d’héroïne et beaucoup de gens s’intéressent à ce macchabée qu’on passe en fraude. L’intrigue, complexe et absurde à souhaits, essaie de retrouver la veine humoristico-policière des «Tontons flingueurs» et autres films dont Georges Lautner s’était fait le grand spécialiste. Ici la mise en scène besogneuse a pour principal mérite de permettre à quelques comédiens français de talent, tout à fait à l’aise dans le comique enlevé, de faire leur numéro. Mondy, en avocat qui n’est pas ce qu’il a l’air d’être, possède son aisance et sa solidité habituelle. Il entraine dans l’aventure un Charles Denner dont le phrasé vous ferait prendre n’importe quel texte anodin pour du Céline et un Bernard Le Coq qui n’a pas fait la carrière de jeune premier qu’il aurait méritée. Il y a aussi Micheline Luccioni, Marion Game qui finit même (chastement) déshabillée, Clément Harari et quelques autres. On l’aura compris : faute de s’intéresser à l’histoire que raconte Dupont-Midy, on a tout le loisir de savourer une poignée de comédiens qui ont l’agréable saveur des vieux routiers du cinéma de boulevard.

 

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