Un homme parmi les loups

Un homme parmi les loupsCarroll Ballard nous avait montré, avec «L’étalon noir» produit par Coppola, qu’il savait filmer l’animal… non comme un documentariste, mais comme un metteur en scène. Avec ce «Never crywolf» («Un homme parmi les loups»), il confirme la chose admirablement. Son film n’a rien de la caméra cachée et des images volées. Ses loups jouent avec l’homme qui est venu au devant d’eux. Son film est construit, monté avec champ, contre-champ, plongée, contre-plongée, etc. C’est du vrai cinéma ! Mais c’est surtout la découverte d’un monde sauvage et de grands espaces habités par les caribous, les souris et les loups… Un monde où tout est authentique, beau à force d’être authentique ! Un biologiste (l’histoire est, paraît-il, véridique) a été envoyé en Alaska, dans le froid et la solitude, pour étudier les loups. Il s’installe donc en face d’un foyer de loups, délimite son territoire (la séquence est d’une irrésistible drôlerie), étudie leur comportement, se nourrit comme eux (de souris, beurk !) et apprend à les connaître. Il découvre aussi que, de l’homme et du loup, la bête assoiffée de sang n’est pas celle que l’on croit. Une sublime leçon de nature et un superbe spectacle que Carroll Ballard a mis deux années à tourner.

Vous ne l’emporterez pas au paradis

Vous ne l'emporterez pas au paradisDu comique à la française… ou plus exactement de la comédie policière à la française. Deux frères, l’un vivant de combines, l’autre ambulancier de son état, sont engagés par un avocat suisse pour ramener de Paris à Genève un ami mort dans les bras d’une prostituée. En fait, ledit cadavre est bourré d’héroïne et beaucoup de gens s’intéressent à ce macchabée qu’on passe en fraude. L’intrigue, complexe et absurde à souhaits, essaie de retrouver la veine humoristico-policière des «Tontons flingueurs» et autres films dont Georges Lautner s’était fait le grand spécialiste. Ici la mise en scène besogneuse a pour principal mérite de permettre à quelques comédiens français de talent, tout à fait à l’aise dans le comique enlevé, de faire leur numéro. Mondy, en avocat qui n’est pas ce qu’il a l’air d’être, possède son aisance et sa solidité habituelle. Il entraine dans l’aventure un Charles Denner dont le phrasé vous ferait prendre n’importe quel texte anodin pour du Céline et un Bernard Le Coq qui n’a pas fait la carrière de jeune premier qu’il aurait méritée. Il y a aussi Micheline Luccioni, Marion Game qui finit même (chastement) déshabillée, Clément Harari et quelques autres. On l’aura compris : faute de s’intéresser à l’histoire que raconte Dupont-Midy, on a tout le loisir de savourer une poignée de comédiens qui ont l’agréable saveur des vieux routiers du cinéma de boulevard.

 

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