Taps

TapsCe film vieux de trois ans permet de découvrir, autour de la «star» George C. Scott qui fait ici presque une participation amicale, quelques jeunes acteurs américains très étonnants et qui ont fait leurs preuves depuis. Timothy Hutton, déjà remarqué dans «Des gens comme les autres» de Robert Redford, allait ensuite être la vedette du «Daniel» de Sidney Lumet. Mais Sean Penn (qu’on allait retrouver en vedette dans «Bad boys» de Rick Rosenthal) et Tom Cruise (qui allait s’imposer avec «Outsiders» et «Risky business») en étaient à leur premier film. «Taps» prend à la gorge par son sujet : une révolte en prytanée militaire. Des gosses se destinent à devenir des soldats. On les forme pour ça dans tout un système de valeurs traditionnelles. Il suffit qu’un événement les perturbe émotionnellement et c’est le drame. Harold Becker (à qui l’on doit un très intéressant «Tueurs de flic», étude psychologique minutieuse du comportement d’un flic après le drame qui a bouleversé sa vie) analyse parfaitement les dangers de la situation. Parce que leur école risque d’être fermée et que leur directeur meurt dramatiquement, des «gosses» réagissent selon le code de l’honneur qui leur a été appris et transforment leur prytanée en fortin. Face à eux, loin de dédramatiser la situation, les militaires adultes, élevés à la même «morale», se montrent tout aussi irresponsables. Une sacrée leçon de lucidité antimilitariste !

W.K. (Witness Killing)

Un jeune Mexicain, pêcheur naïf et innocent, passe en douce en Amérique, attiré par le grand rêve américain de gloire et de fortune. Un rêve vite transfiguré en cauchemar pour ce sans-abri et sans-papier paumé à New York et récupéré par des compatriotes peu recommandables. L’odyssée du jeune Sergio finira très mal, malgré une tentative de come-back au pays. Ne joue pas les justiciers qui veulent, surtout face à une Mafia bien organisée. A l’affiche de «W.K.», on trouve une Mimsy Farmer perruquée en brune et aussi à l’aise dans son rôle de poule de chef de la Mafia qu’une orchidée dans un champ de patates. Le chef de la Mafia, c’est Fernando Rey, égal à lui-même, c’est-à-dire très bon acteur. Quant au jeune Sergio Jimenez, il fait de son mieux pour donner du nerf à cette série B lobotomisant…

 

Leave a Comment

Tags:

Reuben, Reuben

Reuben, ReubenGowan McGland (Tom Conti) est un poète écossais alcoolique qui survit tant bien que mal en donnant des conférences dans les universités et des lectures de poèmes pour les cercles de dames seules. Il a ainsi de multiples occasions de se vautrer dans la «débauche» et de mettre en pratique un cynisme de dandy. Tout cela jusqu’au jour où, dans cette petite ville de Nouvelle-Angleterre, il fait la connaissance de Geneva (Kelly McGillis), blonde et passionnée adolescente qui ne tardera pas à lui tomber dans les bras. Pour notre rimailleur éthylique et caractériel, cet amour tout frais a évidemment des allures de dernière chance. La pimpante étudiante saura-t-elle sauver Gowan de la déchéance qui le guette ? Voici un excellent petit film, assaisonné d’humour narquois et de tendresse. Son réalisateur, Robert Ellis Miller, s’était fait connaître par «Le cœur est un chasseur solitaire», un autre film intimiste. Montré au Festival de Deauville en 1983, il n’est sorti que l’année dernière et très discrètement (entre-temps, on avait apprécié le grand talent de Tom Conti dans «Furyo»). C’est donc aujourd’hui l’occasion de le découvrir, grâce à la vidéo.

MSDLOHE EC003Local hero

Découvert au Festival de Cannes en 1983, grand prix du Festival du film d’humour de Chamrousse en 1984, «Local hero» fait partie de ces petits films attachants, tournés en dehors des normes. Nous sommes sur la côte écossaise, dans un paisible village de pêcheurs. Une énorme société multinationale dont le siège social est au Texas, la Knox, jette son dévolu sur ce site idyllique pour y installer un complexe pétrochimique. Un jeune technocrate est envoyé sur place pour négocier l’affaire avec les autochtones. Alléchés par le pactole des billets verts, ceux-ci sont tentés par les offres dort il est porteur. Tous, sauf un vieil excentrique installé dans une cabane au bord de la plage. Pour venir à bout de ce récalcitrant, il faudra appeler en renfort le grand boss lui-même, le PDG de la Knox (Bort Lancaster) et le résultat sera très étonnant ! L’intérêt du film de Bill Forsyth, c’est bien sûr la description attendrie de la petite communauté écossaise que nous découvrons avec l’émissaire de la Knox. Un spectacle euphorique, avec des instants de vraie poésie.

 

Leave a Comment

Tags: