Harrison Ford : l’aventurier des étoiles

Ender's Game (2013) trailer HARRISON FORD (Screengrab)Ce pourrait être la question-piège d’un de ces concours qui vous permettent de gagner un magnétoscope sans trop vous fatiguer : dans combien de films Harrison Ford a-t-il joué ? Cinq, neuf ou dix-huit ? Ne levez pas le doigt tous en même temps. De toute façon, vous serez surpris de la bonne réponse : l’immortel interprète de Han Solo et d’Indiana Jones à bien dix-huit longs métrages à son actif. Il n’a pas débuté dans «La guerre des étoiles», mais onze ans plus tôt, dans un petit polar sans importance signé par un certain Bertrand Girard, «Dead heat on a merry-go-round» (en France : «Un truand»). L’histoire, cousue de fil blanc, d’un gangster qui organise le hold-up de l’aéroport de Los Angeles. Ce personnage est incarné par James Coburn et le film insiste davantage sur sa technique de séducteur que sur son art de cambrioleur. Il est probable qu’Harrison Ford n’y joue qu’un rôle très secondaire, car il n’apparaît pas avant la onzième place dans la distribution. On le retrouve ensuite, au générique de «Luv», une comédie de boulevard réalisée par le metteur en scène anglais Clive Donner, avec Jack Lemmon et Peter Falk en vedette. Puis, toujours de la figuration dans «La poursuite des tuniques bleues» de Phil Karlson, une production Roger Corman, c’est-à-dire plutôt fauchée, où il n’est même pas mentionné au générique. Rien de très brillant non plus dans «La brigade des cow-boys» de William Hale, un western sur la Guerre de Sécession, centré sur l’angoisse des jeunes Texans prêts à se lancer dans la bataille. James Caan et Michael Sarrazin sont en haut d’une affiche où on retrouve aussi les noms d’acteurs-vétérans. Ainsi, à vingt-cinq ans, le jeune Harrison Ford n’a pas encore été remarqué comme il le méritait. Pourtant, lorsqu’il est arrivé à Los Angeles, venant de son Chicago natal, il avait immédiatement signé un contrat avec la Columbia, puis avec l’Uni-versai. Il avait commencé à jouer lorsqu’il était encore étudiant au Ripon Collège, dans le Wisconsin, et s’était produit sur les planches locales pendant la saison estivale. Propulsé à Hollywood, engagé parmi des dizaines d’autres «jeunes espoirs», il est confiné dans les rôles très secondaires et en est réduit à se lancer parallèlement dans une carrière télévision : on le voit souvent dans les séries les plus populaires, comme «Le Virginien», «L’homme de fer» ou «Gunsmoke».Harrison Ford 2 Mais le succès se fait attendre et il sent bientôt le découragement le gagner. On le voit encore dans deux films de la grande époque «contestataire» de la fin des années 60 : «Getting straight» de Richard Rush (dont les vedettes sont Elliott Gould et. Candice Bergen), ainsi que le fameux «Zabriskie point» de Michangelo Antonioni. Celui-ci est le premier film de prestige dans lequel il est employé, mais ce n’est pas un succès commercial, et une fois de plus son rôle y est trop épisodique. C’est alors qu’Harrison Ford décide d’abandonner le métier du spectacle. Entre 1970 et 1973, il exerce la profession de charpentier. Cependant, il n’a pas quitté L.A. comme s’il pressentait secrètement qu’il n’a pas dit son dernier mot, et qu’il est en train de franchir sa traversée du désert. Effectivement, le jour viendra où des jeunes gens de son âge, des copains fous de cinéma, accèderont aux responsabilités suprêmes de la mise en scène et de la production. Ces trois mousquetaires s’appellent George Lucas, Steven Spielberg et Francis Ford Coppola. George Lucas, en 1972, entreprend de tourner «American graffiti». Il engage alors toute une bande de jeunes acteurs prometteurs et songe à Harrison, alors occupé à réparer les maisons de la communauté hollywoodienne, et qui sera le plus âgé de la bande. Sa composition dans le rôle de Bob Falfa, qui joue les terreurs au volant de son véhicule, va lui permettre enfin de «percer», d’autant plus que «American graffiti» est le triomphe que l’on sait. En dépeignant sur l’air de la nostalgie ce temps béni d’une Amérique en pleine expansion, où les teenagers découvraient les joies de la grosse automobile et du drive-in, George Lucas touchait la fibre sensible de toute une génération. Car l’assassinat de Kennedy à Dallas et la guerre du calamiteux Viêt-Nam avaient sonné le glas de cet âge d’or idéaliste où l’on s’étourdissait de rock, de twist et de madison en écoutant le disc-jockey du coin comme nous écoutions «Salut les copains». La même année, il est recruté par Coppola pour jouer le rôle de Martin Stett dans «Conversation secrète», qui nous fait pénétrer dans le monde de l’espionnage industriel et politique. Dans la foulée de l’affaire de Watergate, le film est un succès ; en 1974, il obtient la Palme d’or du Festival de Cannes. Harrison Ford, certes, n’y incarne qu’un comparse. Mais l’essentiel est bien qu’il ait de nouveau goûté à l’excitation du cinéma, au sein d’équipes qui apportent à Hollywood le sang neuf dont il a tant besoin. En attendant d’autres propositions, il se tourne à nouveau vers la TV. On le voit dans le célèbre feuilleton «Dynasty», puis dans un téléfilm fantastique, «Les envoûtées». Ce qui ne l’empêche pas de s’adonner encore à son travail de menuisier. C’est ainsi qu’il retrouve George Lucas, lequel est en train de faire passer des auditions à une cinquantaine de garçons pour les rôles masculins de «La guerre des étoiles». Il le rencontre dans les studios Goldwyn : Harrison est en train de réparer une porte du bureau de Francis Coppola. Il n’aurait jamais imaginé que George Lucas lui proposerait un rôle dans ce fameux «Star wars», le projet dont tout le monde commence à parler à Hollywood. N’a-t-il pas déclaré qu’il avait décidé de ne reprendre aucun des acteurs de «American graffiti» ? A ce moment-là, d’ailleurs, Lucas songe à un acteur noir pour le rôle de Solo, projet auquel il renoncera assez vite. Il demande à Harrison Ford de donner la réplique à .une débutante qui passe une audition pour le rôle de la princesse Leia. Celui-ci accepte, intérieurement furieux que Lucas lui demande de répéter un rôle qu’il n’aura jamais. Il dissimule mal sa mauvaise humeur, et donne à son personnage un côté bourru. Peut-être est-ce cette attitude qui décidera Lucas à lui confier le rôle malgré tout ? En tout cas, après avoir envisagé Christopher Walker et Nick Nolte, il finit par choisir Ford sur le conseil de Fred Roos, le casting director de Coppola, qui l’avait sélectionné pour «Conversation secrète».

 

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Clips payants

Après de longues discussions (plus de 6 mois) le Snep avait donc fixé un ultimatum au 28 janvier pour que les responsables des chaînes décident de conditions minimales de rémunérations pour le passage des clips. Canal Plus a été le premier à donner une réponse positive et à payer alors que TF1 et Antenne 2 ont fait la sourde oreille. Ces chaînes se verront désormais assignées par lettre recommandée à la moindre diffusion de clips. Au Snep, on considère que cette politique, qui fonctionne déjà dans de nombreux pays, est faite pour respecter le droit des ayants droit ainsi que pour faire entrer le clip dans une économie de marché. Du côté des responsables des chaînes, on estime que, depuis le début, le clip est un instrument de promotion et, de ce fait, n’a pas à être acheté ou vendu. D’ailleurs, les trois chaînes ne se sont pas privées de diffuser des clips depuis la date fatidique. Les investigations du Snep vont-elles s’amplifier ? Les différents partenaires vont-ils finir pas s’entendre? Affaire à suivre… de près.

Semaine française de la communication audiovisuelle

Technology in the handsDu 10 au 17 mars se déroule la Semaine française de la communication audiovisuelle. Pour la première fois dans l’hexagone seront réunis au Cnit-La Défense tous les domaines qui forment le paysage audiovisuel d’aujourd’hui. Voici la liste des différentes manifestations regroupées au Cnit : Festival international du son et de l’image vidéo. Télé-câble 85 (Convention nationale des villes câblées et des télévisions locales), Cité Com 85 (Assises nationales communication et vie locale), Pari-graph 85 (Rencontre internationale sur le traitement et la synthèse d’images), FM 85 (premier salon du marché des radios locales privées), Salon de la vidéo 85 (salon international des programmes d’audiovisuel), La rue des Écoles (Espace d’informations et d’orientation sur les métiers de l’audiovisuel) et enfin un colloque scientifique sur l’avenir de l’enregistrement et de la reproduction des images et des sons. On croit rêver. Tous les organisateurs ont réussi à se mettre d’accord pour jouer l’unité de lieu et de temps. Cette Semaine de la communication audiovisuelle va permettre à tous les professionnels et surtout à un large public de découvrir en vraie grandeur les différents éléments de la chaîne audiovisuelle et vidéographique. PPZ couvre, bien entendu, l’ensemble de cette manifestation et plus particulièrement le Festival du son et de l’image vidéo, avec le flot de produits qu’il propose et dont nous nous faisons déjà l’écho dans ce numéro, ainsi que le Salon de la vidéo, véritable vitrine de l’édition de vidéocassettes. Rendez-vous donc dans notre prochain numéro pour un compte-rendu complet, à vous en mettre plein la vue et… plein les oreilles.

Europe 1Europe 1 a lancé Le Top 20

Nous vous avions décrit dans notre numéro spécial musique le fonctionnement du Top 50. Ce baromètre des ventes de disques, fait par Europe 1 et relayé par Canal + et Antenne 2, a aujourd’hui un petit frère : le Top 20 II s’agit du 1er hit parade des 33 t. Les chaînes nationales et Canal + sont sur les rangs pour utiliser cet instrument indispensable aux professionnels et très attrayant pour le public.

Formation de réalisateurs

L’université de Provence forme des réalisateurs multimédia (photographie, montage, vidéo) au cours de trois années de formation à temps plein, avec délivrance d’un diplôme à l’issue de ce cursus. Une année supplémentaire de spécialisation à l’image animée peut être effectuée par les diplômés du cycle de trois ans dans le cadre d’un atelier pilote vidéo. Université de Provence, centre Saint-Charles, place Victor-Hugo, 13331 Marseille Cedex. Tél : 95.90.71.

 

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